S’il existe au bas mot des milliers de variantes dans la Chrétienté, la plupart d’entre
elles sont virtuellement laissées pour compte par le public ou par l’élite religieuse qui
tient fermement les reines. Si telle ou telle secte a des activités bizarres ou même
illégales, ce n’est pas considéré comme un problème jusqu'à ce que cela fasse une
mauvaise publicité à l’Eglise. Les prêtres ont sodomisé les enfants de choeur pendant
des siècles sans qu’on hausse même le sourcil, car l’Eglise avait le pouvoir de faire
taire par des menaces. Tant que le business peut continuer comme d’habitude et que les
taxes dues à l’Eglise sont collectées, les activités immorales voire illégales sont alors
tolérées. Quand l’Eglise mormone devint plus que l’enclave d’un homme isolé, cela fit
hausser le sourcil, non pas du fait d’activités illégales ou immorales, mais du fait de la
nature pratique de nombre de ses règles, qui en séduisirent plus d’un. Les Mormons
furent donc considérés comme une menace, et c’est toujours le cas.
La polygamie est en opposition frontale à l’insistance chrétienne de réprimer la sexualité
et de bien la mettre à l’épreuve. Le catholicisme récolte des cotisations qui vont et
viennent, de la part de ses fidèles bourrelés de remords, et apprécie bien peu que l’on
brandisse cette alternative qui associe la notion de liberté sexuelle à la chrétienté.
Historiquement, les pratiques polygames se développèrent là où la misère offrait à la
société des veuves ou des femmes célibataires sans possibilité de protection masculine.
Les familles étendues avaient aussi traditionnellement plus de force, car les femmes
pouvaient s’occuper des enfants à tour de rôle et la période des moissons étaient alors
l’affaire de tout le groupe. De nombreux vaillants citoyens virent donc les avantages de
la polygamie qui est autorisée par l’Eglise mormone, au grand dam de l’élite des Eglises
chrétiennes traditionnelles.